Tamazgha a publié un communiqué dénonçant les pratiques meurtrières de l'Etat malien et de ses partenaires mercenaires du groupe russe Wagner.
Face à la situation insoutenable à laquelle sont confrontées depuis plusieurs mois les populations civiles de l’Azawad dans l’indifférence totale de la communauté internationale, Tamazgha interpelle la communauté internationale d’assumer ses responsabilités et de rompre son silence face aux crimes de guerre et au véritable nettoyage ethnique.
LES TOUAREGS DE L'AZAWAD VICTIMES D'EXCURSIONS
DECLARATION
Depuis plusieurs mois, les populations civiles de l’Azawad (Touaregs, Maures et Peuls) subissent quotidiennement exécutions extrajudiciaires, enlèvements, disparitions, tortures, vols, pillages de biens, destructions… Ces actes cruels sont commis par la milice russe du groupe Wagner avec des soldats des Forces armées maliennes (FAMa) ainsi que par des groupes jihadistes.
Les camps nomades sont bombardés par l’aviation, essuyés par l’artillerie ou ciblés par des frappes de drones de fabrication turque mis à disposition de la junte malienne. Les soldats des FAMa et les mercenaires du groupe russe Wagner tuent sans discrimination, décapitant les civils et piégeant leurs cadavres. Même les femmes et les enfants sont atrocement tués, souvent mutilés ou décapités.
Il convient de rappeler que depuis le début des années 1960, au lendemain de la naissance d’États créés de toutes pièces par la France coloniale, divisant le territoire touareg en cinq frontières, le Mali a noyé dans le sang les protestations et le soulèvement touareg en attaquant les civils. Depuis, les Touaregs n’ont cessé d’agir pour accéder à leurs droits fondamentaux, parfois en étant contraints de prendre les armes.
Des dizaines de milliers de civils ont fui les atrocités pour chercher refuge dans certains États voisins. Lesquels ne leur réservent pas toujours l’accueil nécessaire.
L’armée malienne et ses partenaires du groupe russe Wagner commettent des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et même un nettoyage ethnique, en ciblant leurs victimes, sans que les États voisins ou la communauté internationale ne réagissent. Un silence et une indifférence quasi générale qui doivent cesser.
L’ONG Tamazgha, indignée par la situation dramatique que vit la population de l’Azawad, condamne fermement les auteurs des exactions, déplore le silence des Etats voisins et de la communauté internationale ainsi que l’indifférence de l’opinion publique. Elle appelle les organisations de défense des droits de l’homme à se pencher sur cette situation insupportable et à agir pour mettre un terme à ce plan criminel et meurtrier orchestré par la junte malienne et ses partenaires du groupe russe Wagner.
Le monde ne peut plus rester indifférent et silencieux face aux crimes commis contre des civils non armés. Nous en appelons donc aux juridictions internationales indépendantes, en particulier aux Nations Unies, pour qu’elles agissent afin de mettre un terme à ces crimes et de poursuivre leurs auteurs qui ne doivent pas rester impunis.
Nous tenons à assurer nos compatriotes touaregs de notre entière solidarité. Nous appelons à la solidarité internationale avec les populations de l’Azawad qui subissent d’horribles cruautés. Nous appelons les Amazighs à se mobiliser là où ils se trouvent et par les moyens dont ils disposent pour ne pas abandonner les populations de l’Azawad qui font face aux pratiques meurtrières de l’armée malienne, des mercenaires russes de Wagner et des jihadistes. L’Azawad, partie intégrante du Pays Amazigh, mérite notre soutien et notre mobilisation.
Tamazgha tient à assurer son soutien et sa solidarité aux Touaregs de l’Azawad qui luttent pour défendre leur territoire et leurs populations, pour leur souveraineté et leur dignité. Ce combat est celui de la libération du Ténéré de ces États criminels dont le plan génocidaire prévoit l’éradication des Touaregs.
Il est entendu que Tamazgha se tient aux côtés des défenseurs de la Liberté et de Timmujgha, loin de tout projet obscurantiste en décalage avec les valeurs que nous défendons. Notamment, celles de la libération de Tamazgha des idéologies macabres qui n’ont d’autre objectif que l’éradication de l’Amazighité par l’élimination physique ou l’assimilation forcée des Amazighs.
Tamazgha,
Paris, le 15 août 2024.
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