RAPPORT DE LA VOIX DE LA LIBERTÉ DE L'AZAWAD - POSITION DES ÉTATS RÉGIONAUX SUR LA QUESTION DE L'AZAWAD ET DE L'INDÉPENDANCE

Introduction

Depuis la déclaration d'indépendance de l'Azawad en 2012, les tensions politiques et militaires dans la région n'ont pas cessé. Les États de la région entourant l'Azawad - l'Algérie, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, le Tchad, le Burkina Faso et la Libye - adoptent des positions différentes en fonction de leurs intérêts géopolitiques. Ce rapport explique les positions de ces États sur la base de faits et d'analyses approfondies.

1. L'Algérie : Un rôle pivot et prudent.

L'Algérie se considère comme la plus grande puissance régionale en Afrique du Nord et possède une longue frontière avec le Mali, ce qui en fait un acteur clé dans l'Azawad.

L'Algérie a adopté une position en faveur de "l'unité du Mali" et s'est clairement opposée à toute velléité d'indépendance de l'Azawad, craignant que des mouvements séparatistes ne s'étendent à son territoire, notamment dans la région de Kabylie.

L'Algérie a usé de son influence diplomatique pour freiner les accords de paix, tels que l'accord d'Alger de 2015, mais n'a pas apporté de soutien réel aux revendications d'indépendance des Azawadis.

Elle a accueilli plusieurs cycles de négociations entre le Mali et les mouvements de l'Azawad, mais elle s'est toujours orientée vers des solutions d'"intégration" au sein du Mali, et non vers une indépendance totale.

Elle soutient des agences de renseignement au sein de l'Azawad pour surveiller la situation et dispose d'espions dans la région pour surveiller les mouvements des dirigeants de l'Azawad.

Analyse :

→ L'Algérie ne veut pas de l'indépendance de l'Azawad, mais elle ne veut pas non plus d'un Mali fort. Elle préfère maintenir la région dans un état de faiblesse qui lui permette d'intervenir et d'influencer à sa guise.

2. Le Maroc : Une neutralité pragmatique.

Le Maroc ne s'oppose pas à l'indépendance de l'Azawad, mais il ne la soutient pas non plus ouvertement.

Le Maroc se concentre sur les relations économiques et diplomatiques avec le Mali et les pays du Sahel, et maintient un canal de communication avec les dirigeants de l'Azawad sans intervention directe.

Le Maroc n'a pas fait d'intervention négative contre l'indépendance de l'Azawad, contrairement à l'Algérie, et n'a pas empêché l'activité politique de l'Azawad sur son territoire.

Le Maroc considère que l'Azawad ne constitue pas une menace pour lui, contrairement à l'Algérie qui voit dans son indépendance un danger stratégique.

Analyse :

→ Le Maroc préfère rester neutre et ne pas s'impliquer, mais laisse la porte ouverte pour traiter avec l'Azawad dans le futur.

3. Mauritanie : la double position.

La Mauritanie entretient des relations avec l'Azawad, mais ne soutient pas officiellement l'indépendance.

La Mauritanie accueille un grand nombre de réfugiés de l'Azawad, mais collabore en même temps avec le Mali et l'Algérie pour empêcher l'escalade de tout mouvement indépendantiste.

Ses services de sécurité arrêtent occasionnellement des militants de l'Azawad ou remettent des personnes recherchées au Mali.

Toutefois, elle est considérée comme un refuge pour certains dirigeants de l'Azawad qui éprouvent des difficultés à se déplacer dans la région en raison des pressions régionales.

Analyse :

→ La Mauritanie ne soutient pas l'indépendance de l'Azawad, mais elle n'en est pas l'ennemie directe. Sa position est basée sur l'équilibre entre les intérêts sécuritaires et les pressions régionales.

4. Le Niger : La menace sécuritaire d'abord.

Le Niger rejette totalement l'indépendance de l'Azawad, craignant que la contagion sécessionniste ne s'étende aux Touaregs sur son territoire.

Elle soutient le Mali sur le plan militaire et sécuritaire et se considère comme un partenaire dans la lutte contre les "séparatistes", même si sa position n'est pas aussi forte que celle de l'Algérie.

Elle coopère avec la France en matière de renseignement pour surveiller les mouvements de l'Azawad.

Analyse :

→ Le Niger considère toute indépendance de l'Azawad comme une menace pour son unité nationale et est donc un partenaire du Mali dans la répression des ambitions de l'Azawad.

5. Le Tchad : la puissance militaire régionale.

Le Tchad est un membre clé du G5 Sahel et est plus intéressé par la lutte contre le terrorisme que par la question de l'indépendance de l'Azawad.

Malgré la présence de forces tchadiennes dans la région, le Tchad n'intervient pas directement dans la question de l'Azawad.

Le Tchad suit la politique de la France dans la région et on ne peut donc pas s'attendre à ce qu'il soutienne l'indépendance de l'Azawad à l'heure actuelle.

Analyse :

→ Le Tchad est une puissance militaire dans la région mais n'est pas un acteur majeur dans la question de l'Azawad.

6. Le Burkina Faso : Le pays qui a changé de position.

Ces dernières années, avec la montée de l'influence russe au Burkina Faso, il a commencé à prendre des positions plus indépendantes de la France.

Cependant, sa position officielle reste favorable à l'unité du Mali, par crainte que l'instabilité ne s'étende à ce pays.

Elle n'intervient pas directement dans le dossier de l'Azawad, mais coopère en matière de sécurité avec le Niger et le Mali contre les mouvements armés de l'Azawad.

Analyse :

→ Le Burkina Faso n'a pas manifesté de position décisive à l'égard de l'Azawad, mais il tend à rejeter tout mouvement séparatiste en raison de la fragilité de sa situation en matière de sécurité.

7. La Libye : Chaos et neutralité involontaire

Depuis l'effondrement du régime de Kadhafi, la Libye est devenue un pays instable et n'a pas de position claire sur l'indépendance de l'Azawad.

Certaines factions libyennes sympathisent avec les Touaregs, tandis que d'autres les considèrent comme une menace en raison de leurs relations antérieures avec Kadhafi.

Des Touaregs libyens combattent dans les rangs des mouvements de l'Azawad, mais l'État libyen lui-même n'est pas partie prenante dans ce dossier.

Analyse :

→ La Libye n'est pas un acteur majeur dans la question de l'Azawad en raison de son chaos interne.

Conclusion: Qui est l'ami et qui est l'ennemi ?

L'Algérie : Le premier ennemi de l'indépendance de l'Azawad, utilise des espions et des tactiques secrètes pour la contrecarrer.

Niger : Rejette totalement l'indépendance et soutient le Mali contre tout mouvement séparatiste.

Mauritanie : apparemment neutre, mais coopère avec le Mali en matière de sécurité.

Maroc : Neutre, mais n'empêche pas les activités de l'Azawad sur son territoire.

Tchad, Burkina Faso et Libye : Ne sont pas directement actifs dans la question de l'Azawad.

Conclusion:

L'Azawad est presque seul dans sa bataille, sans soutien régional clair, mais avec une hostilité algérienne et nigérienne évidente. Si les Azawadis veulent obtenir leur indépendance, ils devront compter sur eux-mêmes et nouer de nouvelles alliances en dehors de la région, notamment avec les puissances mondiales qui pourraient avoir intérêt à saper l'influence algérienne et nigérienne dans le Sahel.

Voix de la liberté de l'Azawad 05-03-25

Front de libération de l'Azawad (FLA) Les mouvements de l'Azawad unis depuis le 30 novembre 2024


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