LES RÉFUGIÉS DE TINZAWATEN  

Réfugiés de Tinzawaten (Algériens et Azawadiens)

Dans ce fil que j'ai publié sur mon compte (X) vous trouverez quelques éléments sur l'une des situations humanitaires les plus marginalisées au Sahara.

Inkinane Ag Attaher, commandant du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), un mouvement séparatiste touareg. 27-10-24

En mars 2022, l’État islamique au Grand Sahara a émis une FATWA qui a légalisé les biens et le sang des populations touareg-douchaks à la frontière entre le Niger et Ménaka, l’organisation terroriste se livrant à des massacres et pillages de masse. L’EIGS a profité du conflit ethnique autour des ressources pastorales pour administrer la violence. Plus de 800 civils ont été tués en 2022, et des milliers ont fui vers l’Algérie, le Niger et la Libye.

Les civils qui n’ont pas pu se rendre à l’intérieur de l’Algérie ou ailleurs se sont installés à Tinzawaten (Azawad) ou dans d’autres centres urbains comme Ménaka, Gao et KIDAL. Plusieurs ONG, dont le CICR et la MINUSMA dans un premier temps, ont apporté une réponse humanitaire limitée, tout comme les autorités algériennes et les résidents. Le massacre de 2022 s’est déroulé en présence de forces militaires onusiennes et européennes sur le territoire. Ces forces n’ont pas changé leurs méthodes et poursuivent leurs opérations de routine sans prêter une attention particulière au massacre qui se déroulait à Ménaka et Gao.

Les réponses militaires, qu’elles soient de la part des militaires maliens ou internationaux, sont inexistantes face à cette organisation terroriste. En plus de chasser les populations locales de leurs territoires, l’EIGS occupe et administre le territoire à travers les communautés qui lui sont alliées. En 2023, après le départ forcé des troupes européennes et des forces militaires de l’ONU, la junte au pouvoir à Bamako, appuyée par la milice Wagner et des drones turcs, lance une guerre contre les mouvements AZAWAD en août 2023. Les militaires maliens, appuyés par des mercenaires russes Wagner, se livrent à des méthodes de massacre aussi radicales que celles utilisées par l’EIGS. Aux vagues de réfugiés provoquées par les massacres de l’EIGS s’ajoutent désormais celles de la nouvelle guerre au Mali.

Les méthodes utilisées par l'armée malienne et ses mercenaires Wagner sont le bombardement des villes et des villages par des avions d'attaque récemment livrés par les Russes. Après cela, ils retournent dans les villages où ils exécutent et décapitent les hommes, brûlent, empoisonnent les puits, pillent tout ce qui s'y trouve et piègent les corps et les maisons.

Ces méthodes terrorisent les civils (Touaregs, Arabes…) et les poussent à l’exode. S’ensuivent des attaques de grande ampleur avec l’appui de drones turcs dirigés par des mercenaires Wagner et des militaires maliens sur les positions du Cadre stratégique permanent CSP qui regroupe plusieurs formations armées de l’AZAWAD. Les capitales régionales sont tombées et les civils touaregs et arabes sont exilés par milliers en Mauritanie et en Algérie. La junte au pouvoir interdit aux ONG d’assister les déplacés dans les zones qui ne sont pas sous son contrôle.

Les réfugiés en Mauritanie bénéficient d'un minimum dans le camp de Mbera ; ceux qui ont réussi à entrer en Algérie ne bénéficient pas du statut de réfugié et sont obligés de se débrouiller seuls. Ceux installés en bordure de la frontière bénéficient du minimum d'aide humanitaire. En juillet, le Mali a envoyé une unité Wagner s'installer à Tinzawaten. Des civils paniqués ont abandonné leurs tentes et ont tenté d'entrer en Algérie. Des soldats algériens ont été déployés ; certains civils ont réussi à entrer, d'autres plus tard.

Le Mali, dans le cadre de la nouvelle alliance AES, a bombardé avec des drones le site d’extraction d’or d’Inatiyara. Plusieurs dizaines de travailleurs subsahariens, tchadiens et soudanais ont été tués et blessés. Cela a créé la panique et ces travailleurs ont eux aussi été contraints de fuir les horribles exactions de Wagner et Fama. Les déplacés de Menaka puis de Tinzawaten se sont installés dans des conditions extrêmes sur une colline à la périphérie de la ville algérienne de Tinzawaten. Ils souffrent de plusieurs maladies dont le paludisme et la diphtérie.

L’Algérie, bien qu’elle ferme les yeux sur l’installation de ces réfugiés, ne leur fournit pas l’assistance nécessaire. Ils sont installés sur des pierres sous des abris de fortune et n’ont pas accès à l’eau potable ni à l’école pour leurs enfants.

Après la défaite de Wagner et de l’armée malienne face aux forces de l’Azawad le 27 juillet 2024 à Tinzawaten, certains civils et commerçants ont décidé de regagner la ville azawadienne de Tinzawaten. Suite à leur défaite, le Mali a décidé de cibler ces civils par drone à quelques mètres de la ligne frontalière avec l’Algérie, cette frappe a provoqué la mort de plusieurs enfants et la destruction de la seule pharmacie que possède la ville. Ces frappes punitives de drone poussent les civils à fuir vers l’Algérie et le site d’Inatiyara se vide de ses travailleurs qui perdent espoir de paix.

Le 20 octobre 2024, les déplacés installés dans la périphérie à l’est de la ville algérienne de Tinzawaten reçoivent l’ultimatum de quitter les lieux. Les raisons avancées par les autorités locales algériennes sont des raisons de sécurité. Les réfugiés, n’ayant pas d’autre choix, prennent ce qu’ils peuvent de leurs biens et retournent à Inaghalwas.

En octobre 2022, l’Algérie entame la construction d’un mur d’isolement pour séparer les deux Tinzawaten.

Réédité par le Groupe de Soutien à l'Azawad.

27-10-24

fr_FRFR
Powered by TranslatePress